L’un des
plus beaux éloges qu’on puisse faire de quelqu’un, de son vivant ou après sa
mort, est de
Ya Kasima Marie-Delphine Malunda Clan "Mont Carmel" / Goma. |
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Une rencontre « imprévue » …
une promesse à tenir
Lors de son
passage de très courte durée à Goma dans le cadre de la Caritas, en novembre
2011, au cours d’une rencontre « imprévue » mais acceptée de tout cœur,
avec les encadreurs du groupe KA, le Mapera Général Boss avait promis d'aider
quelques Kizito et Anuarite de Goma en difficultés. Mais pour réaliser sa
promesse, il devait d’abord chercher quelques familles d'accueil à Kinshasa où
ces derniers passeraient leurs vacances, une fois à l'internat de la fondation KA. Une année après cette rencontre, la ville de
Goma est tombée entre les mains des rebelles du M23. Pendant cette période,
Delphine Kambasulu, une Anuarite du clan « Mont Carmel » âgée
de 11ans, perd sa mère suite à une maladie, alors que son père, militaire de
son état, est au front. N’ayant aucun autre refuge, la pauvre Delphine se
tourne vers sa famille de
Kizito-Anuarite qui se chargeront des funérailles et de l’enterrement de sa
mère.
En juin 2013, après la catéchèse, elle va recevoir sa première communion en
l'absence de son papa que l’on croyait mort suite à son absence prolongée.
« Veillez sur elle…
j’aimerai l’accueillir moi-même
avant de m’en aller… »
Chaque jour qui
passait, la situation de Delphine devenait de plus en plus préoccupante: Delphine
est passée d'une famille à une autre : d'abord chez son amie Valérie, puis
chez un pasteur, ami à son père, mais partout, son avenir était toujours incertain. Les encadreurs du groupe KA se
sont rappelés de la promesse leur faite par le Mapera général de venir en
aide aux enfants en difficulté. Sans tarder, ils vont lui adresser une lettre dans
laquelle ils exposent le cas de l’orpheline. Touché par le triste sort de
Delphine, la réponse du Mapera général des KA ne se fait pas attendre : « Veillez sur elle en attendant que je trouve
une solution ». En octobre 2013, il écrira : « il me reste très peu de temps à Kinshasa, je
n'ai pas eu encore le temps de chercher les familles d'accueil . Mais
comme la petite est en difficulté, j'ai demandé à ma grande sœur de s'en
occuper. J'aimerai l'accueillir moi-même avant de partir pour le Ghana ».
Quelques jours après, la famille d’accueil est trouvée ainsi que le billet d’avion
du trajet aller simple Goma-Kinshasa. L’orpheline Delphine peut se déplacer
pour Kinshasa où tout est assuré : famille, scolarité et santé. Six mois
après, c’est le papa de Delphine qui fait son apparition. En revenant du front,
quelle n’a pas été sa surprise de trouver la maison vide : sa femme est
morte et sa fille Delphine prête à partir à Kinshasa où elle sera prise en charge
par l’abbé Bosangia. Le papa était heureux
d'apprendre la bonne nouvelle du départ de sa fille à Kinshasa car lui-même, ne savait
pas comment il devait s'occuper de l'orpheline qui, plus encore, était
traumatisée par la mort de sa mère qu'elle a vu mourir sous ses yeux. Sans
hésiter, le papa s’est dit: « Je ne
connais pas l'abbé ni la famille qui va accueillir ma fille mais je fais
confiance au serviteur de Dieu et je sais que ma fille sera en sécurité. Je
crois que le Seigneur a exhaussé prière car, pendant que j’étais au front, je
ne cessais de lui demander de garder et de protéger ma fille ». Le papa de Delphine accompagnera sa fille jusqu'à l'aéroport de Goma, lui prodiguant, chemin faisant, les derniers conseils. A la
seconde où nous écrivons ces lignes, Delphine se trouve chez Maman Rose, la
grande sœur de l'abbé Boss, qui l'appelle affectueusement sa fille cadette.
On comprend
maintenant pourquoi, pendant la messe de
repos de l’âme du Mapera général des KA organisée à Goma le 18 novembre 2014, le
papa de Delphine a tenu à témoigner. Avec les larmes aux yeux, la gorge nouée
et une voix tremblante, il a remercié avec ses pauvres mots l'abbé Bosangia et
sa famille biologique pour ce geste de générosité.
Il n'a pas oublié les sœurs
carmélites ainsi que le groupe KA qui
ont accompagné sa fille pendant ce moment douloureux.
Mapera Boss se repose de ses fatigues…
ses œuvres
l’accompagnent…
Que dire de
plus ? " Heureux les morts qui
meurent dans le Seigneur ; dès
maintenant – oui, dit l’Esprit – qu’ ils se reposent de leurs fatigues, car leurs
œuvres les accompagnent. » (Ap.14,13).
Mapera Boss, nous le croyons : ton âme est entre les mains de Dieu. Tu as
passé ta vie sur terre en faisant le bien.
Avec un cœur ferme et confiant, tu as travaillé avec une
« détermination déterminée » pour former une "Génération
de L'Excellence". Tu étais
un père, un frère, un compagnon et ami des enfants. Tu étais un semeur de paix,
de joie et un modèle du courage pour les enfants et ceux qui t'ont côtoyé. Ta
pitié pour les faibles et les démunis t'a portée à aimer et aider les
enfants. Aux yeux de ceux qui t'ont connu et aimé, ton départ est comme un « malheur »,
et ton éloignement comme une fin . Tu commences une nouvelle vie, une vie sans
fin, où les grands bienfaits t'attendent. Ton nom restera à jamais gravé dans
les annales du groupe KA. Entre dans la joie de ton Maître que tu as aimé et
servi sur la terre!
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