![]() |
Soeur Brigitte, cmt/Goma |
Une semaine seulement après la naissance des septuplés qui n’ont pas survécus à l’hôpital général de Goma, toujours dans la même Ville, est née ce jeudi 10 janvier 2013, au Centre de Santé de Référence Notre Dame du Mont Carmel, un bébé de sexe féminin avec une malformation aux bras. A vrai dire, elle est sans bras.... car elle n’a que deux doigts collés à l’avant bras droit et un seul collé à l’avant bras gauche. Récit de l’événement avec la sœur Brigitte.
0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0
Triple sentiment : Joie, crainte et étonnement…
Pareille naissance
n’arrive pas tous les jours. Ce phénomène sort de l’ordinaire. Il faut dire que
cette naissance a produit successivement joie, étonnement et crainte. Joie car
Maman Riziki a mis au monde sans passer par la césarienne, étonnement du fait
de cette malformation et crainte pour l’avenir
de l’enfant qui n’a pas demandé de venir au monde avec cette malformation qui
effraie plus d’un.
Après l'accouchement
maman Riziki a reçu dans ses bras la nouvelle née. Ce triple sentiment l’a tout
de suite envahie. C’est avec sanglot et quadruple questionnement qu’elle
accueille sa fillette: Que sera cet enfant? Que vais-je en faire? Comment ses
frères vont-ils l'accueillir? Que ferons-nous de
cette petite pour qu’elle parvienne à la maturité ?
Elle était inconsolable. Elle a passé tout son temps à égrainer le chapelet des lamentations. Il fallait trouver des astuces pour qu’elle comprenne que la jolie petite créature qu’elle porte dans ses bras est un enfant normal comme tout autre et qu’il a droit à la vie et aux soins requis pour son développement harmonieux et son insertion dans la société.
Elle était inconsolable. Elle a passé tout son temps à égrainer le chapelet des lamentations. Il fallait trouver des astuces pour qu’elle comprenne que la jolie petite créature qu’elle porte dans ses bras est un enfant normal comme tout autre et qu’il a droit à la vie et aux soins requis pour son développement harmonieux et son insertion dans la société.
De Nick Vujicic à Zawadi : pas évident !
Pour le faire, une
inspiration m’est venue : j’ai eu l’idée précieuse de lui montrer un
PowerPoint, et pas n’importe lequel : celui de Nick Vujicic. Pour apaiser mama Riziki, je lui ai raconté la petite histoire de Nick, selon la version que j'ai trouvé chez Wikipédia:
« Premier né d'une famille serbe, Nick Vujicic est né à Melbourne, en Australie, atteint de la très rare maladie « Tetra-amelia ». Sans membres, il lui manque les deux bras (à partir des épaules) ainsi que les deux jambes. Il a cependant deux petits pieds, dont l'un avec deux orteils. Au départ, ses parents étaient effondrés. Sa vie était remplie d'épreuves et de difficultés. Une loi de l'État de Victoria lui interdisait d'aller à l'école à cause de ses handicaps, bien que non atteint mentalement. Toutefois la législation évolua et il fut finalement l'un des premiers handicapés à pouvoir se scolariser. Il a appris à écrire en utilisant les deux orteils de son pied gauche ainsi qu'un appareil spécial qui se glisse sur son gros orteil et qu'il utilise pour saisir les objets. Il a aussi appris à se servir d'un ordinateur et à taper du texte via la méthode « talon et orteil », lancer des balles de tennis, jouer de la batterie à pédales, se peigner, se laver les dents et les cheveux, répondre au téléphone, faire sa toilette et se servir un verre d'eau.
« Premier né d'une famille serbe, Nick Vujicic est né à Melbourne, en Australie, atteint de la très rare maladie « Tetra-amelia ». Sans membres, il lui manque les deux bras (à partir des épaules) ainsi que les deux jambes. Il a cependant deux petits pieds, dont l'un avec deux orteils. Au départ, ses parents étaient effondrés. Sa vie était remplie d'épreuves et de difficultés. Une loi de l'État de Victoria lui interdisait d'aller à l'école à cause de ses handicaps, bien que non atteint mentalement. Toutefois la législation évolua et il fut finalement l'un des premiers handicapés à pouvoir se scolariser. Il a appris à écrire en utilisant les deux orteils de son pied gauche ainsi qu'un appareil spécial qui se glisse sur son gros orteil et qu'il utilise pour saisir les objets. Il a aussi appris à se servir d'un ordinateur et à taper du texte via la méthode « talon et orteil », lancer des balles de tennis, jouer de la batterie à pédales, se peigner, se laver les dents et les cheveux, répondre au téléphone, faire sa toilette et se servir un verre d'eau.
Martyrisé à
l'école, Vujicic s'en trouva extrêmement déprimé et, vers l'âge de huit ans,
commença à envisager le suicide. Il a essayé de se noyer à l'âge de dix ans.
Après avoir supplié Dieu que lui poussent des bras et des jambes, Nick se
rendit compte que ses accomplissements étaient sources d'inspiration pour
beaucoup de monde et se mit à remercier Dieu d'être en vie. Un tournant dans sa
vie fut lorsque sa mère lui montra un article de journal à propos d'un homme
faisant face à un handicap sévère.
Cela l'amena à réaliser qu'il n'était pas le seul à connaître des épreuves considérables. À dix-sept ans, il commença à prendre la parole à son groupe de prière et lança finalement son organisation à but non lucratif : Life Without Limbs (la vie sans membres). Nick fut diplômé de l'enseignement supérieur à l'âge de 21 ans avec une double qualification en comptabilité et planification financière. Il débuta ses voyages en tant que conférencier motivationnel, se focalisant sur les sujets auxquels font face les adolescents actuels. Il intervient aussi en entreprises, bien que son but soit de devenir un conférencier inspirant à l'international, à la fois dans des lieux chrétiens et non chrétiens. Il voyage régulièrement dans le monde entier pour s'adresser à des congrégations chrétiennes, des écoles et des rencontres d'entreprises. Il a parlé à plus de deux millions de personnes à ce jour, dans douze pays sur quatre continents: Afrique, Asie, Australie et Amérique du Nord ».
Cela l'amena à réaliser qu'il n'était pas le seul à connaître des épreuves considérables. À dix-sept ans, il commença à prendre la parole à son groupe de prière et lança finalement son organisation à but non lucratif : Life Without Limbs (la vie sans membres). Nick fut diplômé de l'enseignement supérieur à l'âge de 21 ans avec une double qualification en comptabilité et planification financière. Il débuta ses voyages en tant que conférencier motivationnel, se focalisant sur les sujets auxquels font face les adolescents actuels. Il intervient aussi en entreprises, bien que son but soit de devenir un conférencier inspirant à l'international, à la fois dans des lieux chrétiens et non chrétiens. Il voyage régulièrement dans le monde entier pour s'adresser à des congrégations chrétiennes, des écoles et des rencontres d'entreprises. Il a parlé à plus de deux millions de personnes à ce jour, dans douze pays sur quatre continents: Afrique, Asie, Australie et Amérique du Nord ».
Ce Power point a
redonné un peu d’espoir et a aidé Maman
Riziki à comprendre davantage que même si son enfant ressemblait un peu à Nick,
mieux vaudrait sa petite fille, car elle, au moins, a ses deux jambes, ses avant-bras
et ses trois doigts. J’avais donc atteint
mon but : Elle qui croyait que la
malformation de sa fille était terrible, presqu’une malédiction divine, elle s’est
rendue compte qu’il y avait plus que le cas de sa fillette et qu’avec
la volonté ferme, on peut aider la petite Zawadi à devenir quelqu’un pour les
autres comme Nick. Tout est question de temps : Il n’est pas encore trop
tard. Rien n’est perdu.
Est venue alors ma
question : - Quel nom vas-tu lui donner? La réponse de Mama Riziki ne
s’est pas fait attendre : - Je n'ai
pas un nom, je ne sais pas. J’ai compris qu’elle était encore sous le choc
et il fallait l’aider. J’ai donc poursuivi : - Tu peux la nommer « DON
DE DIEU », non ? Après réflexion, elle a donné son accord : elle s'appellera désormais : « ZAWADI »
(en français : don, offrande, cadeau), m'a-t-il dit en souriant. D’un air
un peu défaitiste, elle l’a lâché en kiswahili : « Nifanya aye ? Mungu tu !». Traduisez :
« Que ferais-je encore ? Dieu seul sait » !
La question qui me préoccupe
à la minute où je suis en train d’écrire ces lignes est celle de savoir si la
petite Zawadi aura la même « chance » que Nick, dans la circonstance
actuelle de la Ville de Goma où tout est
urgent, où tous les efforts du gouvernement, tant national que provincial, sont
orientés vers les guerres à répétition et des rébellions sa fin. Zawadi pourra-t-elle
bénéficier d’un appareil spécial pouvant lui permettre de palier efficacement au manque des bras ? En
attendant de trouver les réponses à ces questions lancinantes, Mama Riziki,
elle, continue à lever ses yeux larmoyants vers les montagnes du Kivu et à se
demander d’où le secours lui viendra t-il ? Le secours lui viendra
sûrement du Seigneur qui a fait le Ciel et la terre… mais aussi de nous autres :
conseils pratiques, idées géniales, aides et diverses contributions sont donc
attendus et sont les bienvenus. Le papa de Zawadi, lui, n’a même pas placé un seul
mot. Il est ébahi, dépassé, estomaqué et perplexe. Il lui faut tout d’abord
trouver de l’argent à payer pour la maternité avant de voir le « problème »
qui lui est arrivé en face. Il a, lui aussi, beaucoup d’efforts à fournir pour
se rendre à l’évidence qu’il ne peut pas ne pas accepter ce « don »
de Dieu qui, en fait, est le fruit de son amour d’avec son épouse mama Riziki.
Le jour de leur sortie
de la maternité, voyant ce couple s’éloigner
de notre centre de santé de référence, pour maintenant affronter les moqueries des uns, et
les encouragements des autres, j’ai fait monter pour eux cette prière au
Seigneur : « Seigneur, tu
as voulu que la petite Zawadi vienne au monde et trouve place dans cette
famille humaine. Accorde à sa famille, malgré cet handicap physique de leur
fille, le don de la joie spirituelle, et
guide l’esprit de ses parents et de tous dans la voie de la paix »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire