Le Père Bienvenu MATANZONGA, prêtre de la
compagnie de Jésus, en partance pour une mission à Bukavu, a fait une halte à
Goma. Son arrêt dans cette ville touristique n’était pas du tout repos. Il
avait à donner quelques conférences sur l’accompagnement des malades et sur la
connaissance de soi. Répondant à l’invitation du staff du Centre de Santé « Notre
Dame du Mont Carmel » et à celle de la communauté « Marie Mère de l’Eglise »
des carmélites missionnaires thérésiennes, le Père Bienvenu ne s’est pas fait
supplier pour encadrer les personnels soignants de ce centre de santé de
référence. A ces derniers, il faut ajouter : la responsable chargée de la
prise en charge des personnes vivants avec le VIH de HEAL AFRICA, une assistance
sociale de l'hôpital de sœurs Palottines de Keshero et quelques membres de l'UCOPLUS, une Association
des personnes vivants avec le VIH qui accompagnent d’autres patients.
Dans l’après-midi du 27 juillet, le Père Bienvenu s’est attelé à
expliquer, autant que faire se pouvait, la mission et la noble tâche du
personnel soignant. Entre autres missions, on retiendra celle de rassurer les
personnes, de maintenir, de sauver et d’accompagner les vies humaines.
Le
conférencier n’a pas oublié de souligner que le soutien qu’un personnel
soignant doit apporter aux malades est une nécessité, et de ce fait, aucune négligence ne doit être tolérée. La raison
est simple à saisir : la vie humaine est sacrée et n’a pas de prix. C’est
pourquoi, l’homme crée à l’image et à la ressemblance de Dieu a droit au
respect.
Abordant le point
touchant le grave problème de la souffrance qui elle, est une réalité existentielle, le Père Bienvenu a
insister sur le fait que l’on doit l’accepter et la faire accepter. C’est ici
que le conférencier a rappelé à l’assistance les étapes de la souffrance
auxquelles le patient doit faire face : le refus, la résistance,
le marchandage, la résignation et l’acceptation.
Toujours au sujet de la
souffrance, le personnel soignant est appelé à amener le patient à se poser la
bonne question et non la mauvaise :
-
La mauvaise question est
« POURQUOI » ? : ici, le patient tourne en rond, il perd son
temps à chercher les boucs émissaires. Cette manière de se questionner peut
empirer la situation du malade car facilement il culpabilise les autres comme s’ils
étaient la cause de sa souffrance.
-
La bonne question est « COMMENT » ? Cette question est bonne car elle cherche à remédier
à la situation, à trouver les voies et moyens pour résoudre le problème et, si
possibilité il y a, de sauver la vie.
Confronté
au problème de la souffrance, le personnel soignant ne doit pas mettre de côté
la VERTU DE UNIVERSALITÉ qui
consiste à aller au-delà des barrières des langues, des religions, des tribus,
du genre, des cultures, de niveau d’étude et des races. Il y a plus : dans
l’accompagnement des malades, le personnel soignant devra aussi tenir
compte de toutes les dimensions humaines : physique, psychologique,
intellectuelle, sociale et spirituelle.
Le
personnel soignant est appelé à être davantage humain. Et pour y arriver, deux
questionnements sont nécessaires : Et si c’était mon frère ou ma sœur qui
est malade, comment voudrais-je qu’on le traite ? Et si c’était moi-même, comment voudrais-je
comme me traite ?
Pour boucler la boucle, le Père Matanzonga a
relevé l’importance d’associer et d’impliquer d’autres professionnels tels les
pasteurs et les prêtres dans l’accompagnement des malades.
Ce temps n’était pas seulement celui d’écouter
pieusement le conférencier mais c’était aussi un riche moment de partage
d’expériences. Dans l’assistance, une maman vivant avec le VIH depuis déjà 18
ans, a pris la parole pour exposer à cœur ouvert et sans fausse honte son
expérience : comment elle est passée par les différentes étapes de la
souffrance, tel qu'expliqué par le Père Bienvenu, avant d'arriver à
l'acceptation. Le clou de ce partage d’expérience était l’interpellation du
personnel soignant car, son expérience a montré que les personnes vivant avec
le VIH sont SOUVENT victimes
d'indifférence, du mauvais accueil, négligence, stigmatisation et même du
rejet.
Faute de temps, le jeu de question et réponse n'a pas eu lieu. Cependant, l’assistance
a manifesté son désir de voir la fréquence de pareille rencontre augmenter pour
la remise à niveau du personnel soignant et pour le partage d’informations et d’expériences.
Tout est fini dans un climat de convivialité, à la grande satisfaction de tous
les participants.
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