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mardi 27 août 2013

ACCOMPAGNER LES MALADES : JOIES ET DEFIS


Le Père Bienvenu MATANZONGA, prêtre de la compagnie de Jésus, en partance pour une mission à Bukavu, a fait une halte à Goma. Son arrêt dans cette ville touristique n’était pas du tout repos. Il avait à donner quelques conférences sur l’accompagnement des malades et sur la connaissance de soi. Répondant à l’invitation du staff du Centre de Santé « Notre Dame du Mont Carmel » et à celle de la communauté « Marie Mère de l’Eglise » des carmélites missionnaires thérésiennes, le Père Bienvenu ne s’est pas fait supplier pour encadrer les personnels soignants de ce centre de santé de référence. A ces derniers, il faut ajouter : la responsable chargée de la prise en charge des personnes vivants avec le VIH de HEAL AFRICA, une assistance sociale de l'hôpital de sœurs Palottines de Keshero  et quelques membres de l'UCOPLUS, une Association des personnes vivants avec le VIH qui accompagnent d’autres patients.
Dans l’après-midi du 27 juillet, le Père Bienvenu s’est attelé à expliquer, autant que faire se pouvait, la mission et la noble tâche du personnel soignant. Entre autres missions, on retiendra celle de rassurer les personnes, de maintenir, de sauver et d’accompagner les vies humaines.

Le conférencier n’a pas oublié de souligner que le soutien qu’un personnel soignant doit apporter aux malades est une nécessité, et de ce fait, aucune  négligence ne doit être tolérée. La raison est simple à saisir : la vie humaine est sacrée et n’a pas de prix. C’est pourquoi, l’homme crée à l’image et à la ressemblance de Dieu a droit au respect.
Abordant le point touchant le grave problème de la souffrance qui elle, est une  réalité existentielle, le Père Bienvenu a insister sur le fait que l’on doit l’accepter et la faire accepter. C’est ici que le conférencier a rappelé à l’assistance les étapes de la souffrance auxquelles le patient doit faire face : le refus, la résistance, le marchandage, la résignation et l’acceptation.

Toujours au sujet de la souffrance, le personnel soignant est appelé à amener le patient à se poser la bonne question et non la mauvaise :
-         La mauvaise question est « POURQUOI » ? : ici, le patient tourne en rond, il perd son temps à chercher les boucs émissaires. Cette manière de se questionner peut empirer la situation du malade car facilement il culpabilise les autres comme s’ils étaient la cause de sa souffrance.
-         La bonne question est « COMMENT » ?  Cette question est bonne car elle cherche à remédier à la situation, à trouver les voies et moyens pour résoudre le problème et, si possibilité il y a, de  sauver la vie.
Confronté au problème de la souffrance, le personnel soignant ne doit pas mettre de côté la VERTU DE UNIVERSALITÉ qui consiste à aller au-delà des barrières  des langues, des religions, des tribus, du genre, des cultures, de niveau d’étude et des races. Il y a plus : dans l’accompagnement des malades, le personnel soignant devra aussi tenir compte de toutes les dimensions humaines : physique, psychologique, intellectuelle, sociale et spirituelle.
Le personnel soignant est appelé à être davantage humain. Et pour y arriver, deux questionnements sont nécessaires : Et si c’était mon frère ou ma sœur qui est malade, comment voudrais-je qu’on le traite ?  Et si c’était moi-même, comment voudrais-je comme me traite ?

Pour boucler la boucle, le Père Matanzonga a relevé l’importance d’associer et d’impliquer d’autres professionnels tels les pasteurs et les prêtres dans l’accompagnement des malades.
Ce temps n’était pas seulement celui d’écouter pieusement le conférencier mais c’était aussi un riche moment de partage d’expériences. Dans l’assistance, une maman vivant avec le VIH depuis déjà 18 ans, a pris la parole pour exposer à cœur ouvert et sans fausse honte son expérience : comment elle est passée par les différentes étapes de la souffrance, tel qu'expliqué par le Père Bienvenu, avant d'arriver à l'acceptation. Le clou de ce partage d’expérience était l’interpellation du personnel soignant car, son expérience a montré que les personnes vivant avec le VIH  sont SOUVENT victimes d'indifférence, du mauvais accueil, négligence, stigmatisation et même du rejet.

Faute de temps,  le jeu de question et réponse n'a pas eu lieu. Cependant, l’assistance a manifesté son désir de voir la fréquence de pareille rencontre augmenter pour la remise à niveau du personnel soignant et pour le partage d’informations et d’expériences. Tout est fini dans un climat de convivialité, à la grande satisfaction de tous les participants. 

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