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lundi 3 juin 2013

Huit sœurs C. M.Ts participent à une session sur la « LECTIO DIVINA »

Soeur Honorance Zawadi, cmt/Goma
Selon notre projet communautaire, nous avons  choisi de contempler la parole de Dieu chaque troisième  lundi  du mois par la « lectio divina ».
Lire la parole de Dieu ne suffit pas. Il faut encore apprendre à prier avec elle. Voulant être plus contemplative de la parole les sœurs carmélites de la communauté « Marie Mère de l’Eglise » ont jugé  bon d’organiser une session  sur la « lectio divina ». La fête de la Sainte Trinité a été retenue pour concrétiser ce projet. La sœur Honorance Zawadi nous retrace les grands moments de cet exercice spirituel.


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Cette session  a été animée par le Père Pino, de la société des  Missionnaires d’Afrique, qui, avec joie, a accepté de nous transmettre ses  connaissances sur la « lectio divina » en s’appuyant sur la liturgie de la parole du dimanche de la Sainte Trinité célébrée ce 26 mai 2013.
Il faut dire que  la conférence a duré, mathématiquement parlant,  3 fois 45 minutes et 3 fois 15 minutes de  méditation.
La lectio divina est une histoire d’amour avec Dieu présent dans sa parole. Elle a comme objectif de parcourir notre intimité avec la parole de Dieu et de nous aider à entrer en communion avec Dieu Trinité. 
Avec la « lectio Divina », nous rejoignons  et nous touchons le cœur de Dieu,  si et seulement si elle est faite avec  un cœur bien disposé  pour accueillir et écouter le message du jour.
La « lectio Divina » vise toute la parole de la Bible mais l’Eglise nous apprend à choisir le texte du jour pour notre méditation.
A titre illustratif, nous avions pris l’extrait de l’évangile de  Matthieu 4,23-25 à travers lequel le Père Pino, bibliste de formation, nous a fait comprendre comment décortiquer la Parole par les différentes étapes de la « lectio divina » :

La lecture comme première étape où nous étions invitées à chercher le sens de chaque mot : Dieu prend l’initiative et nous parle à travers la parole.
A ce stade, quatre éléments à prendre en compte selon le texte choisi:
-          La géographie, pour savoir où se situent les personnes
-          La chronologie
-          Du contexte social
-          De l’action exprimée par les verbes…


La deuxième étape qui est  la méditation : ici,  nous avions cherché le message universel que Dieu donne à l’Eglise et au monde d’aujourd’hui.
Après que Dieu m’ait parlé dans la première et deuxième étape, la troisième est alors ma prière, ce qui est aussi comme une réponse au message de Dieu.


L’intériorisation du message personnel que la parole de Dieu adresse à moi aujourd’hui est la quatrième étape. Enfin, la mission qui est la cinquième étape où je dois témoigner non seulement par la parole mais aussi par les actes.


La parole s’ouvre toujours à celui qui la cherche :
Pendant l’Eucharistie nous avons fait quelques exercices pratiques sur l’évangile du jour Jean 16,12-15 .
Le plus important pour nous, chrétiens d’aujourd’hui, ce ne sont pas nos œuvres pour Dieu mais c’est de laisser Dieu faire son œuvre en nous  1P 5,5-6

Commencée à 8h30, la session sur la "lectio divina" a pris fin à 13h00 par l’eucharistie. 





NAISSANCE DES TRIPLÉES AU CENTRE DE SANTE CARMEL

Les premières triplées du Centre de Santé de référence Mont Carmel

La naissance des triplés  n’arrive pas tous les jours dans un centre de santé. Depuis son inauguration officielle en 1997, c’est pour la toute première fois qu’un accouchement des triplées ait lieu au centre de Santé de référence Notre Dame du Mont Carmel, tenu par les sœurs carmélites missionnaires thérésiennes de Goma.  Celle qui a été capable de porter et de supporter tous les poids de ces trois êtres dans son sein pendant neuf mois durant, Maman Adèle c’est son nom. C’est elle,  la plus heureuse entre toutes les femmes qui ont accouché le samedi 20 avril 2013. Pour marquer cet événement qui, au fond,  est un cadeau du ciel, les sœurs carmélites, avec l’accord des parents,  n’ont pas hésité de donner à ces jolies petites filles les noms des archanges, au féminin : la première, GABRIELA, la seconde MICHAELA et la troisième RAFFAELA. Cette nomination a mis fin aux polémiques entre celles et ceux qui s’empressaient à donner divers noms aux triplées. Même si l’accouchement s’est fait par césarienne, la joie de voir ses trois enfants venir au monde était au dessus de toute douleur désormais loin derrière elle. 
Pas trois sans deux…

Pour la petite histoire, rappelons  que  cette grossesse est pour maman Adèle la deuxième précédée d’une  première soldée tristement pas l’avortement des jumelles. La nature vient de confirmer, par cet accouchement, qu’il n’y a pas TROIS sans DEUX. Comme une trainée de poudre, la nouvelle de la naissance des triplées s’est rependue dans tout le quartier Katindo puis, dans la Ville de Goma. De partout, on accourait pour voir et si possible toucher les triplées et leur mère. Il n’est pas inutile de souligner que cette grossesse a été suivie « précieusement » jusqu’à l’accouchement, avec une attention redoublée du Docteur Rogatien Mwanjalulu, gynécologue de formation, qui travaille dans le centre de Santé de référence.  L’intervention chirurgicale a été faite  aussi par lui-même pour boucler la boucle de ces neuf mois de suivi ininterrompu.
Le rendez-vous du « donner » et du « voir »


















Face à l’afflux des gens, il fallait prendre de mesure pour limiter les visites oiseuses des curieux. La sœur responsable du centre a posé une seule condition : tout celui qui veut visiter les triplés et leur mère, est invité à donner quelque chose. Cette condition est motivée par la situation de cette famille bénéficiaire des triplés : le père est au chômage pour le moment, et donc, incapable de bien prendre en charge la mère et ses enfants. En plus, les nouveau-nés ont besoin d'un supplément de lait car le lait maternel ne suffirait pas pour bien nourrir triplés qui, souvent sont fragiles. Puisque l’exemple devait venir d’en haut, les sœurs carmélites ont apporté leurs cadeaux (petits bateaux, robettes, moustiquaires etc.). Parmi les bienfaiteurs occasionnels, on a aussi noté la présence des petits anges de TERESA MIRA, un complexe scolaire tenu par les sœurs carmélites, situé à cinq minutes seulement du Centre de santé. Mobilisés par les sœurs Espérance Mukarutesi et Clarisse Epepe, ces petits anges ont contribué modestement par le don de savon en poudre pour la lessive des linges et un peu de nourriture pour la maman.
Visite-surprise : les anciens triplés visitent les nouvelles…

Parmi les curieux, on a noté la présence des visiteurs-surprises : maman Mapendo avec ses triplés. Avec un visage triste, elle se confie à la sœur Delphine, responsable du centre de santé : «  J'ai appris dans la rue qu'il y a une femme qui a eu des triplées au Carmel. Je suis venue par curiosité car je pensais que j'étais la seule à Goma. Mon mari a été tué et m'a laissée enceinte. Une femme de bon coeur m'a prise chez elle et m'a hébergée par pitié. Comme elle est commerçante, je passe la journée au marché pour vendre ses marchandises, en échange, pour avoir un peu de savon pour lessiver les linges de mes enfants et pour manger. Mes triplés ont 16 mois et portent les noms de : « Shadrack, Méschack et Abednégo. Etant chrétienne, je connais l’histoire de trois enfants dans la fournaise et comme ils sont tous des garçons, l’idée m’est venue de leur donner ces noms ».

A ces mots, la mère des anciens triplés est repartie vers son lieu de travail habituel comme s’il n’était rien passé ce jour-là. .. Mais tout au fond de son cœur, elle porte une vérité : elle sait maintenant qu’elle n’est plus la seule à avoir mis au monde des triplés…





SESSION : VIVRE SPIRITUELLEMENT LE TEMPS DE CRISE

Soeur Brigitte Ndjibu, cmt/Goma
Pendant l’octave de Pâques, dans la joie du Ressuscité, quatre sœurs carmélites missionnaires thérésiennes de la communauté « Marie  Mère de l’Eglise  » de Goma : Angélique Mitengezo, Honorance Zawadi, Clarisse Epepe et Brigitte Ndjibu ainsi que la soeur Immaculée Zawadi de la communauté « Saint  Joseph » de Matanda, ont pris part à une session ouverte à toutes les Congrégations religieuses, du 5 au 7 avril 2013, à Keshyero, au Centre Génésareth tenu par les Pères Pallotins. L’une des participantes, la sœur Brigitte Ndjibu, nous partage, en ses propres termes, ce qu’elle a retenu de la session.

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Pas de panique : les crises sont naturelles, normales et neutres


Le thème général de notre session avait comme intitulé: « Vivre spirituellement le temps de crise ».  Sans trop de peine, nous avons trouvé que les crises ne sont pas une nouveauté. Ce sont des moments de changements subits favorables ou défavorables, qui ont existé, qui existent et qui existeront toujours dans la vie de la personne. En plus, elles font partie de notre cheminement en tant qu’humain. De nos jours nous constatons que la crise est, à la fois, mondiale, spirituelle et matérielle.  Même l’Eglise n’est pas épargnée. Voilà pourquoi nous devons comprendre que les crises ne sont pas des accidents mais un temps de grâce et de croissance quand elles sont  accueillies dans la foi qui leur donnant un sens. Ce que Dieu nous a promis, c’est la bénédiction et non pas une vie facile. Jésus l’a bien dit : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même. Qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive » (Luc 9,23).  Jésus lui-même, le Fils de Dieu a connu un temps de  crise pendant sa mission sur la terre, surtout  durant le temps de sa Passion. Eu égard à ce qui précède, nous pouvons dire que les crises sont :
Naturelles  parce qu’elles sont accompagnées par la croissance.
Normales : parce qu’elles font partie de la vie humaine.
Neutres : car toute la nature est pleine des tentions  et des crises. Une crise n’est ni positive, ni négative. Ce qu’il faut  c’est de lui donner un sens pour qu’elle  nous révèle ce que nous devons tirer comme leçon pour l’avenir.

Mais, d’où viennent les crises ?

Une question surgit alors : d’où viennent des crises ? Elles viennent au moment où nous nous approprions notre vocation. Pour en savoir plus, contemplons l’expérience de nos pères dans la foi. Prenons l’exemple d’Abraham : quand Dieu lui a demandé de lui offrir son fils unique Isaac (Genèse 22,1-19). C’est la  crise de  vocation de devenir un père d’une grande multitude de peuple. Dès que nous, nous vivons ces types de crise, d’une manière ou d’une autre, parfois nous sommes découragés en nous disant intérieurement que Dieu nous demande trop. Cependant, la crise il faut la vivre dans la foi et non pas psychologiquement. Au moment de la crise, il nous faut réfléchir,  faire une relecture de sa vocation car Dieu nous donne ce temps pour « vérifier »  notre vocation, notre amour et notre fidélité en Lui.
 Pendant la crise, nos motivations sont  vérifiées, comme on vérifie l’or par le feu.  En regardant l’histoire de Job, symbole de nos motivations,  nous pouvons dire que la crise est une expérience par laquelle nous ne pouvons pas ne pas y passer car elle nous aide à retrouver la beauté de notre vocation qui se déroule en 3 étapes :
La vocation humaine : elle est le fondement, la base de notre vie. Mais c’est souvent l’étape  ignorée.  Saint Paul  nous dit que : « ce trésor nous le portons  en des  vases d’argile ». Cela implique une prudence qui nous oblige à garder ce « trésor » entre  les mains du Seigneur  (2cor 4,7). Il faut tenir compte d’une vérité : nous sommes des êtres très fragiles mais d’une valeur infinie aux yeux de Dieu. Il nous faut donc prendre conscience de cela pour bien gérer les crises qui nous arriveront (presqu’inévitablement) dans la vie future.
La vocation chrétienne : c’est le deuxième pilier de la vie consacrée. Cette vocation nous rappelle que nous sommes enfants de Dieu, malgré nos fragilités. Une fois pris conscience de cet aspect, cela nous plongera dans l’attitude d’adoration et de louange de  notre Dieu.
La vocation religieuse : c’est une réponse de  don reçu de Dieu.
Prendre les crises positivement…

Positivement parlant, la crise vient dans le but  d’approfondir notre vocation en vue de la retrouver et de la renouveler.  Plus encore, la crise une grâce qui nous rappelle que nous ne sommes pas propriétaires de la vocation, c’est Dieu qui en est l’unique propriétaire. Le fait de ne pas prendre conscience de cette vérité  ou de ne pas reconnaitre que le trésor qui est en moi et aussi dans l’autre, peut avoir comme conséquence : d’aller le chercher en dehors de nous-mêmes en  s’attachant au pouvoir, en basculant  dans l’activisme, le savoir (étude à tout prix), l’avoir, l’envie, la jalousie, les critiques destructives, etc.
En conclusion : Prendre conscience que notre vocation est un don reçu de Dieu, et que Lui seul peut nous aider à bien gérer  nos crises, c‘est recevoir la chance et grâce qui vient de Lui pendant la crise.